Sunday, February 24, 2008



Français

Ce que je vais vous présenter ici sont les bases théoriques (sur lesquelles je vais d’abord mettre l’accent) de la recherche que je suis en train de développer et sur lesquelles j’ai l’intention de fonder le projet Vie d’Acqua. En effet, je considère prématuré de commencer à structurer un dispositif définitif vu que le blog et la conceptualisation du projet sont encore en devenir et susceptibles d’être modifiés. Finalement, je me propose d’utiliser cette première année de postgrade pour me dédier à la formulation d’un fondement théorique solide pour ensuite pouvoir me concentrer (à partir de l’année prochaine, pendant la deuxième année de postgrade) sur la concrétisation du projet et lui donner une certaine visibilité. C’est justement à cause de cela que dans le futur, ce blog même (qui représente pour le moment une sorte de laboratoire personnel) deviendra peut-être une archive ou prendra la forme d’un site ou d’une page web du projet Vie d’Acqua.
Ce travail de recherche naît d’une synergie qui a pu se mettre en marche grâce à un livre : Images malgré tout, de G .D Hubermann (mon ami en Facebook ;0)). C’est comme ça que j’ai commencé à m’interroger sur la possibilité de prendre véritablement en charge une histoire qui, il y a pas mal d’années n’avait produit qu’un lourd héritage de silence…Silence que j’avais aussi contribué à alimenter et qui avait produit aussi à l’intérieur de mon microcosme un trou indicible et perturbant. En effet, il existe un étrange sortilège par rapport aux dictatures militaires en Amérique Latine des années 70: elles sont voilées par un silence de pudeur dans lequel, pour plusieurs raisons, il est très difficile d’y pénétrer ; à la fois par ceux qui ont été concernés directement ou indirectement. Aujourd’hui plus que jamais le personnel est politique et c’est à cause de cela que je m’utilise moi-même ainsi que cette culture hybride que je représente comme outil à partir duquel développer une recherche, une investigation sentimentale et politique. Prendre en charge disais-je, et je l’entends non pas seulement sur le plan de l’émotivité mais surtout pratique: Quelle était notre perception de la tragédie de nos parents de l’autre coté de l’océan, nous, fis du vieux continent mais aussi des réfugiés (ceux qui ont eu de la chance, ceux qui ont trouvé asile en Europe)? Et pourquoi nous nous sommes sentis tellement exclus (admettons-le, en particulier par nos parents)? Parce que tout simplement et sans aucun besoin d’en faire une question psychologique, le silence à tout enveloppé. Du silence à l’oubli, la frontière n’est pas si loin puisque le silence n’est pas capable de générer des histoires à hériter. Mais nous ne voulons pas oublier. C’est pour ces raisons que j’aimerais chercher (ou créer dans le cas où ils n’existeraient pas encore) des outils pour comprendre et pouvoir procéder à une opération de réappropriation et de réélaboration qui puisse donner comme résultat quelque chose de positif. Pour ce qui me concerne, je n’ajouterai plus rien à propos de moi et me(s) histoire(s) car c’est à partir de moi et pas sur moi que cette recherche démarre. On vit dans une société liquide pour citer Bauman, par conséquent c’est à travers l’élément de l’eau que ce projet va démarrer (et qui trouve aussi une vie potentielle dans un autre espace réserve à la navigation: l’Internet); nos moyens de locomotion seront les embarcations: bateaux de toutes sortes. Ma proposition est celle de créer des itinéraires d’art contemporain flottants. Un parcours qui s’articule par étapes: chacune dans un contexte spécifique qui me permet d’en explorer sa complexité, mais qui suit en même temps une carte idéale qui touche les lieux significatifs d’une géographie personnelle à travers les continents de l’Europe et de l’Amérique du Sud; là où les histoires ont été vécues, séparées et en même temps connectées par l’eau de la mer et des fleuves. L’eau qui, pour certains, a servi à s’échapper et où d’autres ont trouvé la mort. L’eau où ces cadavres de « Desaparecidos » ont été occultés par les militaires. L’eau reste de toute façon élément neutre et indifférent qui se détache de la tragédie humaine et c’est finalement cet élément neutre qui crée le lien entre une géographie personnelle et sa possibilité potentielle de se refléter à l’extérieur.









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